Les Assises de Guadeloupe s’apprêtent à vivre un moment judiciaire d’une intensité rare avec l’ouverture du procès de Kathron Fortune, alias « Cuchi ». Lui, qui est désormais reconnu comme le premier tueur en série des Caraïbes, fait face à la justice après des années d’attente et de procédures. Accusé de plusieurs assassinats et d’un viol, ce criminel redouté a lourdement marqué l’actualité judiciaire et criminologique dans la région. Arrêté aux Pays-Bas et extradé vers la Guadeloupe, il sera jugé en personne pour la première fois depuis plus d’une décennie. Ce procès — qui se déroulera du 22 septembre au 1er octobre — promet d’être aussi éprouvant pour les familles des victimes que pour le tribunal. Il s’inscrit parfaitement dans le contexte particulier de la justice pénale aux Caraïbes, où des enquêtes complexes sur des faits divers tragiques se croisent souvent avec des enjeux sécuritaires essentiels.
Le parcours judiciaire et les accusations majeures pesant sur « Cuchi »
L’histoire judiciaire de Kathron Fortune est aussi tortueuse que glaçante. Originaire de la Grenade, « Cuchi » a été reconnu coupable par défaut à deux reprises, respectivement en 2020 et 2022, mais c’est seulement en 2025 qu’il comparaitra enfin en personne devant la Cour d’Assises de Basse-Terre. Ce fugitif a d’abord été condamné pour les meurtres d’Angélique Chauviré, victime d’un assassinat sauvage en 2006, ainsi que pour le double assassinat de ses anciens lieutenants Jomo Maynard et Gilbert Hyman, tous deux disparus mystérieusement et présumés exécutés sur ordre de « Cuchi ».
La complexité de ce procès repose notamment sur le lourd passé criminel de l’accusé : braqueur ultra-violent, violeur, suspecté d’être au cœur d’un gang de narcotrafiquants, son dossier attise la crainte des autorités et du public. Depuis son incarcération dans une prison hollandaise de haute sécurité en 2017, la justice française bataillait pour obtenir son extradition. Ce verrou juridique fut finalement levé, avec l’appui notable des condamnations lourdes et multiples prononcées par défaut, démontrant la puissance des mécanismes judiciaires face à des criminels multirécidivistes.
- Accusations principales : deux assassinats et un meurtre
- Antécédents : braquage violent, viols, narcotrafic
- Procédures judiciaires : condamnations par défaut en 2020 et 2022
- Extradition des Pays-Bas obtenue grâce à un travail diplomatique de longue haleine
| Année | Événement judiciaire | Sanction |
|---|---|---|
| 2020 | Condamnation par défaut pour le meurtre d’Angélique Chauviré | 30 ans de réclusion criminelle |
| 2022 | Condamnation par défaut pour double assassinat | Perpétuité avec 22 ans de sûreté |
| 2017 | Incarcération aux Pays-Bas | – |
La gravité des faits et l’ampleur des enquêtes dans cette affaire font de ce procès un exemple emblématique en matière de criminologie et de procédure pénale aux Caraïbes.

Un procès exceptionnel aux Assises de Guadeloupe : déroulement et enjeux sécuritaires
Le procès de « Cuchi » aux Assises de Guadeloupe est loin d’être une procédure ordinaire. Les enjeux sécuritaires liés à la présentation en personne d’un tueur en série aussi dangereux dans un territoire insulaire sont énormes. La Cour s’est préparée à accueillir un procès sous haute tension, avec un dispositif de sécurité exceptionnel. Depuis les premières audiences, plusieurs mesures strictes ont été mises en place pour garantir le bon déroulement et protéger toutes les parties prenantes, notamment les journalistes et les familles des victimes.
La session se divise en deux grandes parties distinctes. La première semaine, à partir du 22 septembre, est dédiée au double assassinat présumé du gang, avec la disparition suspecte de ses anciens lieutenants. La seconde semaine, à partir du 29 septembre, s’intéresse au meurtre et viol d’Angélique Chauviré à Saint-Martin. C’est la première occasion pour les jurés d’entendre l’accusé, qui a toujours nié son rôle dans ces crimes, tandis que les familles espèrent des réponses, voire une forme de justice réparatrice.
- Procès divisé en deux phases : double assassinat, puis meurtre et viol
- Dispositif de sécurité renforcé durant toute la durée du procès
- Accréditation obligatoire pour les médias
- Surveillance continue assurée par des escortes spécialisées
| Étape du procès | Date | Faits examinés |
|---|---|---|
| Première semaine | 22 au 27 septembre | Double assassinat de Maynard et Hyman |
| Seconde semaine | 29 septembre au 1er octobre | Meurtre et viol d’Angélique Chauviré |
Chaque audience promet des témoignages forts, mêlant éléments de criminologie, détails d’enquête et émotion à fleur de peau. Le procès est un véritable combat judiciaire qui met en lumière le fonctionnement de la justice aux Caraïbes lorsqu’elle doit faire face à un dossier hors normes.
L’impact du procès « Cuchi » sur la perception de la criminologie aux Caraïbes
Être qualifié de premier « tueur en série » des Caraïbes ajoute une dimension singulière à ce procès. Cette étiquette alimente souvent une fascination teintée de peur auprès du public et des médias, mais elle met aussi en exergue un enjeu scientifique et judiciaire : la compréhension des mécanismes criminels spécifiques à cette région. La criminologie, véritable lentille d’analyse pour ce type d’affaires, permet de distinguer les trajectoires, motivations et modes opératoires du criminel.
Dans le cas de Kathron Fortune, les experts ont notamment exploré son profil psychologique, son environnement social et la nature des réseaux criminels dans lesquels il a évolué. L’enquête pénale associée a nécessité des collaborations internationales, notamment entre la France, la Guadeloupe, la Hollande et les îles voisines, un témoignage de la complexité croissante des faits divers dans un contexte caribéen.
- Examen approfondi du profil psychologique de l’accusé
- Étude des réseaux criminels liés au narcotrafic
- Collaboration judiciaire et policière internationale
- Impact médiatique et social du procès dans les Caraïbes
Cette affaire contribue à enrichir la recherche criminologique en zone insulaire, où la géographie, la socio-économie et les dynamiques culturelles jouent un rôle non négligeable dans la genèse des crimes. Elle renforce aussi la nécessité d’adapter les procédures inscrites dans le droit pénal pour mieux répondre aux défis caribéens.
Les enjeux humains et sociétaux autour du procès à Basse-Terre
Outre les aspects techniques du procès, il y a un véritable enjeu humain au cœur de cette procédure. Les familles des victimes, longtemps dans l’attente d’une justice qu’elles considéraient parfois comme inaccessible, voient enfin s’ouvrir une porte vers la reconnaissance et la vérité. Ce procès est également une source d’émotions intenses, tant pour celles et ceux qui attendent des réponses que pour les acteurs judiciaires eux-mêmes.
Le procès soulève des questions sur la prévention de la délinquance violente, sur les moyens alloués à la justice locale et sur la protection des populations dans un contexte parfois marqué par la criminalité organisée. L’opinion publique guadeloupéenne suit l’affaire à la loupe, plaçant « Cuchi » au cœur des débats sur la sécurité dans la région.
- Soutien et accompagnement des familles des victimes durant le procès
- Débat public sur la sécurité et la criminalité aux Caraïbes
- Renforcement des moyens judiciaires et policiers locaux
- Réflexion sociétale sur les causes profondes de la violence
| Enjeux | Impacts attendus |
|---|---|
| Justice réparatrice | Apport de réponses aux familles, mise en lumière des faits |
| Sécurité publique | Renforcement de la surveillance et prévention |
| Politique judiciaire | Réformes possibles et augmentation des moyens |
À travers ce procès, la Guadeloupe et l’ensemble des territoires caribéens font face à une avancée déterminante dans leur approche de la criminalité grave.
L’importance médiatique et l’impact sur le public des faits divers liés à « Cuchi »
Le procès de Kathron Fortune, alias « Cuchi », a captivé non seulement les acteurs de la justice, mais également les médias et le grand public. Les faits divers spectaculaires, notamment ceux d’un tueur en série aux Caraïbes, insufflent une curiosité mêlée d’effroi, qui se répercute largement dans l’espace public et numérique. Cette couverture médiatique est un double tranchant pour la justice : elle peut sensibiliser aux enjeux criminels tout en risquant d’alimenter la stigmatisation voire la peur.
L’extradition très médiatisée, ainsi que les nombreuses condamnations annoncées par défaut, ont éveillé une pression publique forte sur les autorités judiciaires de Guadeloupe. Cette pression se manifeste par un intérêt accru lors des audiences, une présence soutenue des médias et une mobilisation sur les réseaux sociaux.
- Couverture intensive dans la presse régionale et internationale
- Gestion de l’information par les autorités judiciaires
- Rôle des réseaux sociaux dans la diffusion des débats
- Impact sur la perception publique de la justice et de la sécurité
Le procès s’impose donc comme un moment clé pour renforcer la confiance dans la justice locale, tout en naviguant avec précaution entre spectacle médiatique et respect des victimes et de leurs proches.
| Média | Rôle | Impact |
|---|---|---|
| Journalistes présents aux Assises | Rapportage en direct et interviews | Augmentation de la transparence judiciaire |
| Réseaux sociaux | Diffusion rapide des infos et débats | Mobilisation de l’opinion publique |
| Autorités judiciaires | Communication maîtrisée et officielle | Préservation du secret de l’instruction |
Questions fréquentes sur le procès de Kathron « Cuchi » Fortune
- Qui est Kathron « Cuchi » Fortune ?
Un criminel originaire de la Grenade, accusé d’être le premier tueur en série des Caraïbes, impliqué dans plusieurs assassinats, viols et activités de narcotrafic. - Pourquoi ce procès est-il exceptionnel en Guadeloupe ?
Parce que c’est la première fois que « Cuchi » est jugé en personne aux Assises pour ces faits complexes et longtemps restés non élucidés, avec un dispositif de sécurité exceptionnel. - Quels sont les principaux chefs d’accusation ?
Deux assassinats et un meurtre, incluant le viol et l’assassinat d’Angélique Chauviré en 2006 à Saint-Martin. - Quelles ont été les étapes clés avant ce procès ?
Condamnations par défaut en 2020 et 2022, incarcération aux Pays-Bas depuis 2017, extradition autorisée en 2025. - Quel est l’impact de ce procès sur la justice caribéenne ?
C’est une étape majeure renforçant la coopération judiciaire, l’importance de la criminologie, et la lutte contre la criminalité organisée dans la région.